Le féminisme étant un thème assez large, Yves Bastarache m’a mise en relation avec des professeurs de philosophie du cégep de Trois-Rivières, qui sont intéressés particulièrement par la place de la femme dans la société. Je les ai rencontrées vendredi dernier (27 septembre 2013) et pour me préparer à la rencontre, je tenais d’abord à avoir l’air de connaitre un peu le sujet. J’ai alors lu Mon histoire des femmes de Michelle Perrot, pour me renseigner un peu sur la femme à travers l’histoire. Voici mon résumé de lecture :
Michelle Perrot introduit d’abord son sujet en parlant de la cause première de l’émancipation et de la libération de la femme, soit de l’éducation. Elle explique que les grandes progressions de la femme se sont déroulées en 30 ans et se sont fait l’affirmation de son corps et de son rôle, son histoire dans l’espace public de la cité, son travail, son implication politique et également le rôle qu’elle a joué lors des guerres. Ensuite, l’ouvrage est séparé en cinq grands sujets :
- Écrire l’histoire des femmes
- Le corps
- L’âme
- Le travail des femmes
- Femmes dans la cité
Dans Écrire l’histoire des femmes, Perrot souligne la présence de livre comprenant comme actrice la femme, mais également des livres écrits par les femmes. Dès le XVIIIe siècle, les femmes écrivaient, mais tous les types d’ouvrages littéraires ne leur étaient pas permis. Elles pouvaient écrièrent des oraisons, de la méditation, de la poésie et des romans. La plupart du temps, les écrivaines étaient soit des religieuses cloîtrées qui recopiaient des œuvres littéraires en latin ou encore des bourgeoises se tenant dans des salons puisque la conversation alimentait leurs écrits. Les consommateurs de littérature féminine étant en majorité des femmes (des sujets concernant ou intéressant les femmes, pour les femmes). À cette époque les journaux n’étaient pas destinés aux femmes puisque la politique était réservée aux hommes. Le premier journal pour femme écrit par une femme sera au XIXe siècle.
Dans Le corps, Michelle Perrot aborde les âges dans la vie d’une femme. Pour commencer elle dénonce le fait que le sexe de l’enfant nouveau-né à une valeur : le garçon est plus désiré que la fille pour raison de descendance, de main-d’œuvre d’économie. Les infanticides de petites filles ne sont pas quelque chose d’inconnu. Ensuite, durant leur enfance, les garçons vont plus tôt à l’école tandis que les filles apprennent d’abord des valeurs religieuses. C’est en 1881 que l’école laïque en France est devenue obligatoire et gratuite pour les enfants des deux sexes de 12 ans et mois. Après vient l’âge de la puberté. Avant 1970, la puberté était signification de honte et d’impureté pour la femme due à la perte de sang qui était signe de mort. C’est seulement après 1970 que les mères commencèrent à parler plus ouvertement de cette ‘’indisposition’’ et des protections que cela requiert. Avec la sexualité vient la conception de ‘’viol’’. Au Moyen Âge, le viol était toléré comme rite d’initiation. Au XIXe siècle, seul le viol collectif était susceptible d’être puni par les tribunaux. Le viol est reconnu en France comme un crime par la loi seulement en 1976. En 1880 apparait l’anorexie, mais sa définition n’est pas la même que l’on considère de nos jours. C’était aussi le mal-être et la hantise de la minceur, mais également le refus de la seule issue proposé à son attente, le mariage. En 1900, 90% des femmes en France étaient mariés et celles qui ne l’étaient pas n’étaient pas nécessairement bien perçues. C’est au XXe siècle que le mariage d’amour devient de plus en plus répendu. Auparavant, une fille était mariée pour ses avoirs et pour des raisons stratégiques, désormais les charmes d’une fille constituent un capital. Une fois marié, l’adultère est toléré chez l’homme si cela ne se fait pas sous le toit conjugal, pour la femme, c’est les tribunaux qui l’attendent dans ce cas. Le mari a également le droit de battre sa femme si ce n’est pas excessif. Les années 1920-1930, dites les années folles sera marqué par la sexualisation de la femme par l’affirmation progressive de son plaisir. La libre contraception à contribuer à dissoudre la hiérarchie homme-femme.
Dans L’Âme, l’auteure fait mention de la femme et de la religion. D’abord le sujet du voile dans le christianisme chez une femme mariée, c’est une marque de dépendance, de pudeur et d’honneur envers son mari. Pour une mariée, le voile nuptial ne peut être défait que par le mari, image de l’hymen ne pouvant être également défait que par celui-ci. Par le non-port du voile, les femmes berbères furent des pionnières du féminisme en résistance à l’arabisation. Les féministes au Maghreb, minoritaire, font du refus du voile, une affirmation de leur liberté comme au Maroc. Se couper les cheveux est un autre signe d’émancipation et de libération de la femme.
Dans Le travail des femmes, elle aborde le travail des femmes durant la Première Guerre mondiale. Aussi l’exode féminin vers les villes pour le travail comme ouvrière, servante, domestique. Elle parle des femmes voyageuses d’abord par des missions catholiques ou protestantes dans les colonies, mais également des journalistes, photographes ou encore pour soutenir une cause comme Flora Tristan (1803-1844) qui fit le tour de France pour propager l’idée d’union ouvrière. Au XIXe siècle, des femmes du peuple parisien nommées citoyennes tricoteuses harcelèrent les hommes dans les tribunes de l’Assemblée, tout en tricotant pour signifier qu’elles n’abandonnaient pas les devoirs de leur sexe. Suite aux deux Guerres mondiales, il y a une modernisation des esprits, une évolution des mœurs. Plusieurs pays accordent le droit de vote aux femmes après la Première Guerre, d’autres après la Deuxième comme la France (1945, premier vote de femmes en France).
Dans Femmes dans la cité, elle parle du féminisme. Premièrement, les féministes n’avaient pas bonne réputation. Lors de la première utilisation du mot féminisme, faite par Alexandre Dumas, sa signification était la maladie d’homme suffisamment efféminé pour prendre le parti des femmes adultères, au lieu de venger leur honneur, en somme, des faibles. Le mot féminisme à ensuite désigné la cause des femmes et les féministes, ceux et celles qui se prononcent et luttent pour l’égalité des sexes. Dates importantes du préféminisme, traité en faveur :
1790 : De l’admission des femmes au droit de la cité, Condorcet.
1791 : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges.
1792: A vindication of the rights of woman, Mary Wollstone Craft.
L’absence de locaux pose problème à la cause féministe puisque difficile de pouvoir réunir plusieurs femmes sous un même toit (manque d’espace et de chaises).
1888 : Naissance du Conseil International des Femmes.
Le féminisme mène des actions variées comme des pétitions, des journaux et des meetings. Ce sont d’abord des femmes émancipées de la bourgeoisie et de l’aristocratie qui font partie des mouvements féministes, ensuite cela s’étend aux ouvrières.
Michelle Perrot énonce ensuite divers exemples.
Cette lecture m’a aidée à me situer par rapport au contexte de la femme, ce qui pourra m’être bien utile pour ma recherche. Ma rencontre avec les deux enseignantes fut très utile et j’ai une bonne idée vers qu’elle branche je vais orienter ma recherche. Je pense parler de l’étude de genre, c’est-à-dire l’affirmation du sexe. La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, de Olympe de Gouges, pourra m’être utile, les enseignantes m’aillant proposé l’étude de cet ouvrage en rapport avec mon sujet d’étude.
Les commentaires et suggestions sont appréciés!
Source de l'illustration: « Mon histoire des femmes», le cercle point, [En ligne], http://www.lecerclepoints.com/livre-mon-histoire-femmes-michelle-perrot-9782757807972.htm (page consultée le 1er octobre 2013)